Le scribouilleur de sf

Le scribouilleur de sf

Arrivée et nouveau départ

 

Le Kurotsuki arriva en vue de Port Adams à 21h heure locale. Quel heure était-il à l'heure Vénusienne? Cela n'avait plus d'importance. Nami se préparait déjà pour la fête donnée en l'honneur des derniers vénusiens. La soirée devait commencer dès la sortie du vaisseau, par un discourt du gouverneur. Puis, la foule se disperserait dans le port, boirait en l'honneur de Vénus, danserait sûrement, et retournerait se coucher dix bonnes heures pour ce remettre. Le Kurotsuki ferait hôtel pour la « nuit ».

 

Quand elle fut prête, elle se rendit à l'extrémité sud de la Rue*. C'était de ce coté qu'aurait lieu le débarquement dans moins d'une demi heure. Un écran géant avait été installé, montrant l'espace devant le vaisseau. L'espace en question était bien encombré, mais plusieurs centaines d'engins spatiaux faisait une sorte de haie d'honneur au Kurotsuki qui esquiva ainsi royalement les embouteillages qui auraient dus repousser sont arrimage de facilement une ou deux heures. Le spectacle était saisissant. Elle hésita un moment à se connecter aux caméras externes du Kurotsuki en mode VR**, mais elle savait qu'elle ne pourrait plus tenir debout si elle le faisait. En outre, elle ne voulait pas prendre le risque d'avoir le mal de l'espace maintenant.

 

La porte du hangar n'était pas assez grande pour le Kurotsuki, aussi celui-ci effectua un demi tour et poursuivi la manœuvre en marche arrière. Le but du jeu était de faire rentrer l'extrémité sud de la Rue dans le hangar. Ensuite, de nombreux câbles vinrent fixer le vaisseau à l'astéroïde, le hangar fut pressurisé et la paroi sud de la Rue descendit jusqu'au sol de la station pour permettre aux voyageurs de quitter l'appareil. Dans un même mouvement, les tables d’un buffet entrèrent dans l’immense salle, et le gouverneur et son escorte montèrent sur l’estrade qui avait été installée au préalable pour faire face aux arrivants dès leur sortie du Kurotsuki.

 

Quand tous les voyageurs furent sortis du vaisseau, le gouverneur commença son discourt

de bienvenu. Il commença par évoquer avec regrets la « mort » de Vénus et la lente agonie du soleil qui l’avait provoquée. Lente agonie qui ne tarderait pas à rendre invivable les planètes suivantes du système solaire, à savoir la Terre et, plus tard, Mars.

» La Ceinture était large, mais ses ressources n’étaient pas inépuisables et elle ne pourrait pas recueillir les populations d’une planète supplémentaire si la Terre ne pouvais plus lui apporter les ressources manquantes. En outre, les astres de la zone périphérique ne pouvaient pas constituer une solution à la surpopulation : Les colonies extérieures survivaient déjà laborieusement par elles-seules, on ne pouvait imaginer de leur en demander plus.

» Il fallait donc chercher plus loin ! A l’extérieur de notre système solaire ! Nous savions déjà qu’il existe des mondes près à nous recevoir dans nos systèmes voisins. Nous ne nous y étions jamais intéressé sérieusement parce qu’un tel trajet ne pouvait pas être économiquement rentable et que nous n’avions pas de nécessité à cours terme à nous déplacer. Mais la réalité de l’agonie de notre soleil dépassait à présent largement toutes les réalités économiques du système solaire, et la nécessité de ce déplacer était désormais difficile à ignorer.

» Mais un tel voyage ne s’improvise pas, et surtout il serait long. Tellement long que les arrière-petits-enfants des personnes qui s’embarqueraient pour cette aventure ne verraient probablement pas la fin de leur voyage. Il fallait que le vaisseau qui les amène vers la terre promise soit à l’épreuve de tout pour le voyage se termine bien. Il fallait que le vaisseau soit grand pour emmener suffisamment de monde. Il fallait que le vaisseau soit énorme pour que la communauté à bord puisse grandir. Il fallait que le vaisseau soit gigantesque pour que les colons et leurs descendant puissent y vivre plusieurs siècles en parfaite autonomie. C’était une Arche de Noé qu’il fallait. Une Arche de Noé moderne, qui serait aussi la synthèse de toute la civilisation de notre système solaire, car il lui fallait bien tout cela pour que le voyage se passe au mieux.

» Un tel vaisseau existait ! Du moins, sur les plans. Il suffisait de le construire. Cette dernière étape devait durer cinq ans si tout ce passait bien. En contant les retards habituels, on pouvait compter sur une bonnes dizaines d’années pour une œuvre de cette dimension.

» Le gouverneur comptait sur la participation des futurs citoyens de la ceinture à se projet. Toute personne, quelque soit ses compétences, pouvait apporter sa pierre à l’édifice. D’ici cinq années, il faudrait de nombreux volontaires pour monter à bord de l’Arche. Des volontaires de tous les corps de métier, en allant du boulanger au technicien, en passant par le médecin et l’avocat, tout le monde avait sa place sur ce vaisseau. Le gouverneur lui-même, dont le mandat serait terminé avant l’Arche, comptait prendre par à l’aventure.

» Pour terminer, il ne restait plus au gouverneur qu’à nous souhaiter à nouveau la bienvenue dans la Ceinture et, quelques soient les décisions des nouveaux arrivant concernant l’Arche, qu’ils se plairaient au moins ici.

 

La mention du projet dément de l’Arche ne fut pas vraiment une surprise – ce genre d’information ne reste jamais longtemps un secret. Des applaudissements enthousiastes s’élevèrent dans la foule d’immigrés. Pour ces gens, l’urgence de quitter le système solaire était devenu une évidence. Et puis, ils avaient déjà fuis leur terre, alors fuirent le système n’était qu’un second pas qui ne leur coûteraient pas autant que le premier, celui qui les avait amenés ici. Nami était parmi les plus enthousiastes, et elle ne pu s’empêcher de manifester son approbation avec bruit. Une fois les acclamations retombés, le gouverneur invita tout le monde à profiter du buffet, puis à aller faire la fête en ville avec la population locale. Le Kurotsuki resterait bien entendu à leur disposition pour dormir et garder leurs affaires jusqu’au lendemain en attendant qu’ils prennent possession de leurs nouveaux chez-eux. Nami ne se fit pas prié, et fut rapidement en vu du buffet. Les choses avaient été bien faites, et elle n’attendit pas longtemps avant qu’on lui serve une coupe de champagne et un assortiment de sandwich. Puis elle décida qu’elle devait explorer la ville.

 

 

« Laissez moi y réfléchir deux minutes… »

Wedge se massa les tempes : Il n’avait pas prévu de visite pour le matin et n’avait pas pensé une seule seconde à être raisonnable pendant la fête d’accueil. Il avait l’impression que son cerveau enflait et tentait de faire exploser sa boite crânienne.

« Vous voulez que je pilote l’Arche ? »

L’information était arrivé à destination, mais il n’arrivait pas à l’interpréter.

« Plus précisément, nous voulons vous recruter pour être un de nos pilote d’essai et faire partie de l’équipage de l’Arche quand le temps sera venu. Si vous vous révélez être le meilleur, nous vous demanderons d’être l’homme qui fera sortir l’Arche du système solaire. »

La chasseuse de tête respirait affreusement… eh bien, Wedge ne savait pas exactement quoi. Elle avait des cheveux noirs coiffés en chignon, un visage inexpressif, et était habillé du tailleur le plus strict qu’il est jamais vu. Le fait qu’elle l’ai découvert en caleçon au saut du lit, mal rasé, les cheveux en pagaille et le regard vide du type qui a trop bu la veille n'arrangeait pas sa gène. Il n’était pas trop sur de savoir pourquoi mais il avait l’impression qu’elle en était irrité et qu’elle s’efforçait de ne pas le montrer.

« Excusez-moi, j’ai un peu de mal à réfléchir ce matin… pourquoi est-ce que j’accepterais ?

- Pour changer d’air ?

- J’aime le Kurotsuki ! »

La jeune femme soupira. Elle devait penser qu’il essayait de faire monter les prix, mais Wedge n’était vraiment pas en état de réfléchir tout seul.

« Ce n’est pas ce que je voulait dire, reprit-elle. Vous venez d’effectué le dernier trajet jusqu’à Vénus. Le travail va venir à manqué dans votre secteur d’activité et vous risquez d’en faire les frets. Même si le Kurotsuki est l’un des meilleurs bâtiment dans son domaine, vous aurez moins de trajets et votre salaire risque de diminuer de moitié. »

Wedge hochait doucement la tête. Il avait déjà réfléchi à tout cela se souvenait-il, et savait que c’était vrai. Ce l’entendre confirmé par un tiers le fit grimacer un sourire désabusé.

« Si vous acceptez notre offre, continuait la jeune femme, vous serez nourri, logé, vous aurez un salaire équivalent à ce que vous paye votre compagnie et vous aurez la chance de participer activement à la plus grande aventure humaine depuis la colonisation du système solaire ! »

Elle était véritablement exalté ! Dans cette dernière partie de son argumentation, elle avait laissé glisser l’espace d’un instant le masque inexpressif qu’elle s’était imposée au début de leur entretien. Et Wedge était persuadé que cet éclat de passion n’était pas feint. Une idée lui vint :

« Vous voulez un café ? » fit-il en se levant.

Elle n’eu qu’un bref instant d’hésitation avant de répondre :

« Volontiers. »

Wedge la sentait se décrisper. Elle devait penser que l’entretiens tournait enfin en ça faveur. En réalité, Wedge était intéressé depuis le début, mais il n’était pas assez réveillé pour qu’on puisse lire autre chose sur son visage qu’une envie d’être loin de l’emmerdeuse qui l’avait tiré de son lit. Il revint cinq minutes plus tard avec deux cafés et un paquet de sucre en morceau. Il posa les tasses et le sucre sur la table, mis un morceau de sucre dans son café et s’assit. Apparemment, il n’était pas encore assez réveillé pour proposer du sucre directement, mais ça ne paru pas déranger son hôte qui se servit toute seule.

« Vous n’étiez pas de la fête hier ? »

La question pris la jeune femme de court. Elle n’avait pas prévu se genre de question et ne voyait pas du tout où Wedge voulait en venir.

« Si, bien sur… Pourquoi cette question.

- Parce que vous n’avez pas une tête de lendemain de fête.

- Ha, et bien comme je savait que je travaillait se matin, je me suis forcer à rentrer tôt chez moi en n’ayant pas trop bu.

- Alors vous avez triché.

- Comment ça ?

- Je ne disposais pas d’autant d’information.

- Vous vous seriez couché plus tôt ?

- Non, mais je n’aurais pas bu autant, et j’aurais pu me préparer avant votre arrivée. Quoi que vous en pensiez, j’aurais trouvé ça très gênant si je n’avait pas autant mal au crane. »

Wedge bu une grande gorgée de café. Il se sentait déjà mieux. Il y eu un silence appréciateur pendant que chacun dégustait sa tasse.

« Combien y a-t-il d’autres candidats ? reprit Wedge.

- Une dizaine. Enfin, nous proposons cela à dix des meilleurs pilotes du système solaire. Nous n’avons eu encore aucun retour.

- Tant que ça ?

- Il ne faudra pas seulement un pilote à bord de l’Arche. Il en faudra plusieurs pour que vous puissiez vous relayer et d’autre pour apprendre le métier à la génération suivante. Et il faut aussi des remplaçant en cas de besoin.

- Je comprend, mais que feront les remplaçant en attendant que quelque chose arrive ? Et d’ailleurs, que feront les tous les pilotes quand nous seront sorti du système solaire ? Une fois une direction choisi, nous en auront pour plusieurs siècles d’inactivité !

- Nous en sommes conscient, mais il faudra quelqu’un de qualifié en cas de besoin. Nous avons prévu des programmes de simulation en mode VR pour vous occuper. Les mêmes programmes auxquels vous aurez droit d’ici au lancement effectif de l’Arche.

- Et la communauté du vaisseau entretiendrait une dizaines de personnes à ne rien faire ? Du moins, rien d’utile immédiatement pour eux pendant tout le trajet ?

- Vous aurez les clefs du vaisseau. C’est aussi pour cela que vous devez être nombreux : Il ne faut pas que le sort de la communauté dépende d’un nombre trop faible de personne. Si l’un d’entre vous perd la raison, vous serez neufs à pouvoir l’empêcher de mettre en danger la vie des futur Archéens.

- Des futurs quoi ?

- Archéens. Les futurs habitants de l’Arche. Je viens d’imaginer ce nom. »

Wedge était surpris. Cette femme était beaucoup moins rigide qu’il ne se l’était imaginé. Il aurait même ressentit de la sympathie pour elle en d’autre circonstance. Le café lui permettait de réfléchir à peu près correctement, mais il y avait toujours ce foutu mal de crane…

« Va pour le terme Archéen, répondit-il. Dites, vous avez l’air très sur que tous les pilotes que vous avez contactés vont répondre positivement.

- Nos conditions sont très avantageuses… Et puis, nous avons le temps de trouver d’autres personnes si besoin est.

- Je vois… Quand est-ce que je commence ?

- Demain. Nous vous enverrons les déménageurs cet après-midi.

- Si tôt ? Qui s’occupera de rapporter le Kurotsuki à la compagnie ?

- Nous nous en occuperons. Nous avons déjà réglé la question avec elle.

- Vous pensez vraiment à tous !

- Je l’espère du fond du cœur… »

Le cerveau de Wedge s’était figé. Tout cela allait beaucoup trop vite pour lui. Il signa le contrat sans vraiment le voir, et l’entretient fut terminé. Ça vie venait de prendre un tournant inattendu et il ne parvenait pas encore à le réaliser totalement. Il raccompagna son hôte jusqu’à la porte de son studio et une pensée brisa encore une fois le néant qui s’était réinstallé dans sa boite crânienne :

« Vous pouvez me rappeler votre nom, s’il vous plait ? »

 

 

*le haut et le bas de la Rue sont aussi désignés comme étant respectivement le nord et le sud. À mi-chemin entre les deux se trouve une gigantesque aiguille pointé vers le nord, c'est à dire vers la proue du vaisseau.

 

**Virtual Reality : vivez ce que vous voyez... (C’est un des modes d’utilisation du GCN)

 



04/11/2007
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