Le scribouilleur de sf

Le scribouilleur de sf

Vingt heures de trajet

Wedge n'eut pas à attendre l'autorisation de la « tour de contrôle » cette fois-ci, puisqu'il n'y avait plus personne à l'intérieur. Dès qu'il eut la confirmation que rien ni personne n'avait été oublié, il engagea les procédures de désarrimage. Le plan de vol était enregistré, il averti Port-Adams de son arrivé et sortie de la cabine de pilotage pour se dégourdir les jambes. Le voyage durerait une vingtaine d'heures sans escale. Il avait largement le temps de se reposer en attendant d'entrée dans le très dense trafique spatial de la Ceinture.

 

Port-Adams était le port le plus important de la Ceinture. Presque toutes les routes spatiales menaient à Port-Adams, qui se trouvait donc de manière naturelle au centre de la zone habité de la Ceinture. L'astéroïde qui abritait la quasi-totalité de la structure avait fini par prendre le même nom que la structure elle-même comme bien souvent, malgré les efforts de quelques irréductibles qui se bornaient encore à l'appeler par son nom d'origine : Endor-la-Nouvelle.

L'astéroïde était devenu un véritable gruyère au fil des siècles, et les anciennes carrières étaient devenues des centres d'habitation, de commerce ou de stockage des marchandises. Les industries avaient leurs propres astéroïdes dédier pour plus de confort. Bien sur, chaque astéroïde habité avait son propre port, pour des raisons évidente de survis.

Dès que la « tour de contrôle » de Port-Adams reçu le message du Kurotsuki, elle commença à préparer son arrivé. En réalité, les préparations pour accueillir les derniers Vénusiens avaient commencées bien avant, mais il restait encore beaucoup à faire. Le gouverneur de Port-Adams devait accueillir lui-même les réfugier, et on devait mettre à leur disposition des navettes qui les emmènerait vers leurs nouveaux lieux d'habitation sans que l'opération entière ne dure plus de dix heures. Il fallait en outre s'assurer que le Kurotsuki n'ai pas à stationner en orbite en attendant qu'une place se libère avant de pouvoir s'arrimer. L'agitation gagna bientôt l'astéroïde entier quand, quelques heures plus tard, l'annonce de l'arrivée du Kurotsuki fut faites publiquement. Ce n'était certes pas la première fois qu'une telle quantité de réfugier arrivaient de Vénus, mais c'était bel et bien la dernière, et il convenait de marquer l'évènement comme il se devait...

 

Nami Cherchevent était une jeune femme de vingt-sept ans, un visage doux, yeux bleus avec juste le pupille entourée de jaune, les cheveux châtain légèrement roux coupés court sur le devant mais laissés longs derrière, un mètre cinquante-six, une poitrine honnête mais sans plus, une taille un poil grassouillette, des fesses fermes et des jambes magnifiques. Elle était habillée d'un pantalon quelconque et d'un manteau long qui cachait tout ce qui se trouver dessous et en particulier une bonne partie du talent de Dame Nature. Elle était dans un état de stress intense. Ce n'était pas son premier déménagement, mais celui-ci était particulièrement éprouvant. Pour commencé, les fois précédentes, elle était la seule à déménager. Cette fois, ils étaient des milliers. D'autre part, il n'y avait jamais eu ce sentiment d'urgence qui avait été omniprésent lors de l'embarquement. Une épreuve de passé déjà. Vénus était désormais déserte et pourrait agoniser à son rythme, sans se soucier de la hâte des hommes. Une pensée étrange : après tout, l'homme n'y était pour rien dans cette affaire. Cette vielle habitude d'auto-flagellation de l'humanité avait la peau dure. Il valait mieux pour Nami penser à son arrivé à Port-Adams... Ou pas : cette arrivée l'angoissait autant que le départ.

Sa cabine passager était confortable : elle avait suffisamment d'argent pour se payer une cabine pour elle seule. Un bon lit une place dans cinq mètres carrés avec un salle de bain réduite – WC et lavabo – c'était juste ce qu'il fallait à Nami. Pas assez pour une deuxième personne, mais ce n'était pas un problème. Le Kurotsuki ne partait pas en charge pleine cette fois-ci, les parties communes restaient agréables à fréquenter si elle voulait de la compagnie. Le voyage devant durer une vingtaine d'heures, elle décida de commencer par dormir : La journée avait été épuisante.

Quand elle se réveilla, elle se rendit compte qu'elle avait dormi pendant presque la moitié du voyage. Elle avait faim. Après un rapide brin de toilette, elle se rhabilla et se dirigea vers la cafétéria de son secteur pour y prendre son petit déjeuner. La salle était animé, certain passager prenaient leur déjeuner ou leur dîner – difficile à dire – tandis que d'autre était visiblement juste venu boire un coup pendant leurs milieux d'après-midi respectifs. Nami s'assit à une table libre et se connecta sur le GCN* pour lire ses mails et quelques forums qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Apparemment, le dernier voyage de l'exode Vénusien faisait la une de tous les journaux.

Pour se connecter au GCN, Nami n'a littéralement besoin que d'y penser. La connexion se fait par l'intermédiaire d'une petite puce électronique implantée dans le cerveau. Cette puce n'ai réellement qu'un émetteur/récepteur qui fait passer les information du cerveau à la borne relais du GCN la plus proche qui gère ensuite toutes les requêtes mentales de l'utilisateur. L'affichage des données n'est pas vraiment nécessaire, mais la plupart des gens, Nami incluse, préfèrent « voir » les informations en incrustation sur leur propre vu. Quand au son, il est directement transmit à la zone du cerveau qui traite ce genre de signal et, de fait, l'utilisateur « entend » normalement en toute confidentialité. Bien sur, il est possible d'effectuer des connections synchronisées à plusieurs si on veut étendre le cercle de confidentialité. On peut donc comparer le GCN à une forme de télépathie technologique. Étrangement, on trouvait encore des livres imprimés et des écrans 2D ou holographique. Les vieux supports avaient leurs propres charmes, et leurs propres avantages.

Pendant que Nami était plongée dans le GCN, un serveur vint prendre sa commande, ce qui la fit sursauter, absorbée qu'elle était dans sa « lecture ». Elle commanda un café plutonien, paya sa consommation en espèce** et se contenta de regarder la place en la buvant tranquillement. Le Chat Chester était situé en haut de la Rue, c'est a dire du coté de la proue du vaisseau. Les voyages spatiaux étaient toujours long, c'est pour cela que la Rue existait. C'était un long et très large couloir, haut de plusieurs étage d'immeuble, où l'ont pouvait trouver tous ce qu'on trouve habituellement dans un centre ville. C'était aussi un moyen efficace et agréable de lutter contre le mal de l'espace : La gravité artificielle aidant, l'immensité de la Rue évitait tout risque de claustrophobie, sans pour autant causer de malaise comme fasse à l'infinie du vide interstellaire. Il y avait même un transport en commun, une sorte de tramway antique, au milieu de la Rue, pour faire la navette entre quatre arrêts. La foule, allait, venait, vaquait... Un spectacle que Nami appréciait comme tel. Ça lui permettait de vider son esprit.

Quand elle eu fini son café, elle se leva et parti baguenauder dans la Rue, sans véritable but. Il lui restait encore beaucoup de temps devant elle. Elle passa devant un cinéma. Il jouait – entre autre – un vieux film de science fiction, datant de l'aube de l'humanité. Ou plutôt, un remake. C'était fascinant : les techniques évoquées semblaient soit dépassé, soit actuel, soit complètement fou, voir le tout à la fois. Nami aimait bien se genre d'atmosphère particulière, ou l'antique se mêlait à la science-fiction. Et elle n'avait rien d'autre à faire de toute façon. L'histoire était celle d'un équipage de mercenaire effectuant des missions dans un empire interstellaire démesuré qui négligeait complètement la barrière de la vitesse de la lumière et voyageait de système solaire en système solaire dans des engins invraisemblablement... miteux. Le vaisseau du héros perdait constamment des morceau et était rafistolé à la hâte par la mécano du bord, qui parvenait à réparer un moteur d'hyperpropulsion en changeant trois câbles. Et pourtant l'équipage de mercenaires arrivait à parcourir les centaines d'années-lumières sans trop de problème. Nami n'avait aucune notion de mécanique ou d'électronique, mais elle était tellement habitué à un monde ou la micro-électronique était partout que les énormes câbles qui sortaient du tableau de bord du vaisseau-mercenaire lui paraissait ridicule.

Après la séance, elle alla déjeuner dans un restaurant qu'elle choisi au hasard en passant devant. C'était un restaurant français de gamme moyenne : bon et raisonnablement cher. Puis elle décida de retourner dans sa cabine pour se reposer. Il lui restait encore cinq heures avant l'arrivée à Port-Adams. Elle s'allongea sur son lit, se connecta au GCN, choisit un « livre » dans son répertoire personnel, et se mit à lire...

 

 

*Global Communication Network.

** Comment voulez vous faire pour le pour-boire sans monnaie?



04/11/2007
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